Diriger et conduire une équipe, un regard vers soi-même … mais pas que …

Leadership, tout est dans la sincérité et l’authenticité … mais pas que …

Je suis en effet toujours convaincu que le leadership prend sa source dans « l’âme » même de chacun d’entre nous. C’est probablement aussi cela qui permet à certain d’affirmer que le leadership ne s’apprend pas …  : on l’a ou on ne l’a pas … 

Et bien moi, personnellement, je serai plus nuancé. En effet, je suis convaincu qu’en comprenant mieux de quoi cette alchimie appelée « leadership »  est faite, chacun d’entre nous pourra, dans son propre groupe,  améliorer son rapport aux autres et donc sa position dans l’équipe. 

Voici donc une approche simple mais efficace pour cerner les composantes primaires d’un leadership sain et efficace.

Pour ce faire je vais me baser sur mon passé militaire et la façon dont cette matière est appréhendée et enseignée au sein de la Défense belge.

Be, Know, Do …

Ce modèle trouve ses origines outre Atlantique, au sein de l’Army. Rassurez-vous, je ne suis pas un fanatique inconditionnel de la façon de vivre et des pratiques  de nos amis ricains. En effet, même si les bases de nos sociétés sont identiques, la façon d’exprimer nos valeurs (et peut-être même certaines de celles-ci) est souvent très différente. Il suffit de prendre l’avion pour se rendre compte qu’on ne vit pas à New York comme on vit à Bruxelles et qu’on ne vit pas des les campagnes texanes comme dans les campagnes ardennaises … Ce n’est pas un jugement, juste un constat …

Lorsqu’on parle d’humain, il est donc parfois hasardeux de copier des modèles nord américain sans prendre quelques précautions car les réalités et les sensibilités des deux mondes sont parfois bien différentes.

Néanmoins, aujourd’hui, je vais vous présenter le modèle de leadership officiel d’une des institutions les plus « yankees » de l’Amérique du Nord : « The Army » (l’armée de terre de l’armée américaine). Ces gens en connaissent un bout en matière de leadership puisque, depuis des décennies, leurs chefs (leaders) conduisent leurs hommes au combat au quatre coins du globe … Ce modèle a, à son tour, inspiré les académies militaires belges qui l’ont mis à notre « sauce ».

Ce modèle a ceci d’intéressant qu’il essaye de définir quelles sont les caractéristiques ou conditions génériques permettant de faire d’un chef militaire (quelque soit son grade) un bon leader apte à conduire des hommes dans la vie de tous les jours mais aussi et surtout dans des opérations armées où les conditions et les enjeux sont souvent difficiles voir vitaux..

Ce modèle, typiquement militaire, est néanmoins parfaitement transposable au milieu civil et aux temps de paix. En effet, les composantes qui font qu’une telle personne se mettra en avant (ou sera mise en avant) sont, selon moi, universelles et, somme toute, pas trop compliquées.

Ce modèle se nomme : Be-Know-Do, en d’autres mots : Etre-Savoir-Agir.

De façon synthétique, ce modèle dit que pour pouvoir être un « leader », il faut satisfaire à toutes ou à une grande partie de ces conditions préalables :

Être

Ce que je suis moi-même va donc influencer ma capacité à être un leader et la façon dont je vais être perçu par le groupe. Et ceci à deux niveaux :

  • mes valeurs propres et l’adéquation de celles-ci avec les valeurs de l’organisation dans laquelle j’opère,
  • mes caractéristiques mentales, émotionnelles et physiques propres

Les valeurs (les siennes et celles que l’on partage avec son organisation sont le cœur du « Etre ». Elles donnent la capacité et la volonté d’exercer son leadership en donnant les raisons, le courage et la force de faire correctement, loyalement et éthiquement ce qui est à faire. 

Le « Etre » est aussi d’une part ce que l’on est comme personne avec son caractère, ses joies, ses colères, ses émotions, son empathie et tout ce qui définit sa personnalité …

Le « Etre » comprend aussi son apparence physique, son assurance, son éloquence et sa détermination. Ici, on s’approche de la fameuse notion de « charisme » qui selon moi est loin d’être auto-suffisante pour être un vrai leader. 

Savoir

Il s’agit des connaissances et des compétences acquises qui permettent d’être performant au niveau professionnel. En fonction de la place dans l’organisation et du métier réellement exercé, les compétences nécessaires seront :

  • Interpersonnelles
  • Conceptuelles
  • Techniques
  • Organisationnelles
  • Émotionnelles et empathiques
  • Tactiques
  • Opérationnelles
  • Stratégiques

Il s’agit donc ici sur les compétences physiques, psychiques, intellectuelles, émotionnelles mais aussi « métier » (quel qu’il soit) qui fera que l’on est compétent dans la matière traitée par le groupe et dans le contexte dans lequel ce groupe est placé. 

Agir

Le but ultime d’un leader est d’agir et surtout de faire agir. Le leader va donc assembler ce qu’il est, ce en quoi il croit et toutes les choses qu’il sait afin de fournir à son équipe des objectifs, une direction, les moyens nécessaires, les réactions et réponses adéquates et enfin la motivation requise. Sa volonté d’agir sera déterminante dans la réussite de l’action entreprise et devra se focaliser sur les trois domaines suivant :

  • Influencer (Communiquer / Décider / Motiver / …)
  • Produire (Planifier et Préparer / Exécuter / Évaluer / …)
  • Améliorer (Développer le personnel / Faire évoluer l’organisation / Apprendre / …)

Synthèse …

En conclusion, un modèle très simple (fait par et pour des militaires 🙂 … et je sais de quoi je parle :-)) mais néanmoins intéressant et complet.

Il permet de traiter simultanément un grand nombres de notions significatives en matière de conduite d’une équipe mais aussi en matière de remise en question du « leader » lui-même.

Ce modèle définit trois axes à développer et donc trois composantes qui sont indissociables pour être un vrai leader … 

Il a aussi ceci d’intéressant qu’il mélange sans scrupules des notions qui peuvent appartenir au leadership et au management (qui, selon moi, sont toujours cohabitant et complémentaires).

A vous de voir … car, en effet, nous avons tous la main mise sur une bonne partie de ces conditions préalables. Et ici, comme souvent, une grande partie de la solution est en nous, même si (j’en suis convaincu), des formations peuvent aussi nous permettre de mieux comprendre cette alchimie mais aussi de mieux se connaître soi-même, de mieux comprendre la dynamique du groupe et enfin de mieux connaître son métier 

Et voila, le tout dans un petit schéma 🙂

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