Le mot Leadership est très (trop) souvent utilisé de façon générique. Trop souvent nous publions des nouvelles (et j’en fais partie :-)) qui donnent quelques qualificatifs bien choisis caractérisant le leader idéal. De ce fait, régulièrement, nous tombons dans le cliché ou dans la phrase « choc « qui ne met en exergue qu’une seule des multiples facettes de l’alchimie « Leardership ».
Dans une vie précédente, une de mes fonctions m’a invitée à me pencher sur les aspects théoriques du Leadership. En effet, il y a quelques années, une opportunité m’a propulsé « Chef de la Chaire de Leadership de l’Ecole Royale Militaire (Belgique). j’allais donc devoir enseigner et faire enseigner le Leadership à des jeunes (formation de base universitaire) et moins jeunes officiers (formation continuée). A l’époquie, officier moi-même, j’avais donc déjà quelques années d’expérience en conduite des hommes mais l’enseigner en salle constituait un réel challenge …
Mon approche fut d’orienter mes heures de contact vers des discussions sur des thèmes choisis devant permettre aux officiers de (re)découvrir, à travers des modèles théoriques choisis, quelques-uns des fondements du leadership mais aussi de débattre d’un thème qui m’est très cher : les valeurs.
Comme définition du « Leadership » (puisqu’il faut commencer par une définition), je proposais celle-ci :
« Le leadership est la capacité de mobiliser des personnes pour atteindre des objectifs déterminés. Cette définition simpliste me permettait d’explorer quatre axes (mots en « gras soulignés ») »
Le leadership est d’abord situationnel.
Une des « vérités » mise en avant était que le Leadership est situationnel. Je ne suis certainement pas le premier à l’affirmer puisque, bien avant moi, les deux éminents auteurs Paul HERSEY et Kenneth BLANCHARD avaient publié, dans les années 80/90, le fameux modèle du leadership situationnel (Situational Leadership®).
Cependant, cette approche, se basant principalement sur l’analyse du niveau de maturité des membres du groupe (Compétence + Motivation), n’est vraiment pertinente que pour du leadership/management de proximité (càd dans des groupes de petite taille).
Le leadership est aussi organisationnel.
En complément, il m’est apparu intéressant d’ajouter, pour les grosses entreprises/organisations, une autre dimension dans cette approche « situationnelle » : celle du niveau de l’entreprise dans lequel nous sommes amenés à exercer notre « leadership ». Cette digression permet d’introduire trois nouveaux/autres types de leadership :
- le leadership de première ligne
- le leadership organisationnel
- le leadership stratégique
correspondant chacun à une strate de l’organisation.
Le tout étant basé sur un socle déterminant reprenant les valeurs et les caractéristiques propres aussi bien des individus la composant que de l’entité dans son ensemble.
Chaque niveau de l’organisation exigera donc des compétences et des actions spécifiques qui devront aussi se traduire dans la façon d’exercer son leadership. On ne conduit en effet pas de la même façon un petit groupe de quelques personnes et une entreprise de plusieurs dizaine de milliers de personnes … Il y a donc « Leadership » et « Leadership » et encore « Leadership ».