Lors d’un changement, la résistance face à l’inconnu et l’instabilité qui s’annoncent est une réaction parfaitement normale et humaine.
Toute les personnes normalement constituées appréhendent naturellement le changement et, en principe, toutes suivent un cheminement mental passant par les mêmes étapes.
La seule différence, est le rythme auquel ces personnes passent à travers ces différentes étapes.
Pour certains ce cheminement prendra quelques minutes voir quelques heures et se fera de façon « douce » 🙂 …
Pour certains autres ce cheminement se fera très lentement voir ne prendra jamais fin et se fera dans la « douleur » 🙁 …
En fait, ce cheminement face au changement s’apparente fortement à la courbe du deuil mise en évidence par les travaux de la psychiatre helvético-américainne Elisabeth Kubler-Ross (pionnière de l’approche des soins palliatifs pour les personnes en fin de vie).
Les émotions (car en effet il s’agit bien d’émotions ! face à une perception d’un changement annoncé) se succèdent en principe de la façon suivante. Pour chacune de ces étapes, la hiérarchie (les leaders :-)) devrait adopter des attitudes évolutives et adaptées :
Le choc :
=> INFORMER / FORMER
- la surprise, la découverte, la prise de conscience, … => mince, qu’est qui m’arrive ?
- le déni, l’incrédulité, refus de comprendre, négation … => « c’est pas possible, c’est pas vrai !
La remise en question :
=> GUIDER / RASSURER
- la frustration, la colère, la peur, l’incertitude, le doute … => « je n’y arriverai pas ».
- la dépression, la résignation, l’abandon, désespoir, … => « cela ne va jamais fonctionner ».
La remobilisation :
=> ENCOURAGER / MOTIVER
- l’acceptation, la résignation, la prise de conscience, … => « je n’ai pas le choix, il faut y aller »
- l’intégration, la découverte du sens, la décision, … => « tout compte fait, c’est pas si mal »
L’engagement :
=> RECONNAÎTRE / REMERCIER
- l’acceptation, l’intégration, … => « ce changement est aussi le mien »
- l’engagement, l’action, … => « allons-y, fonçons »
Les collaborateurs entraînés dans le changement devront donc progressivement « faire leur deuil » de la situation actuelle et aussi donc faire l’objet d’un accompagnement évolutif les aidant à d’abord accepter et ensuite à s’engager dans la nouvelle situation.
Malheureusement, leur maturité face au changement annoncé est variable. Ils vont donc tous progresser à leur propre rythme, ce qui va rendre cet accompagnement particulièrement complexe (car variable et personnalisé).
De plus, ce cheminement mental prend inévitablement du temps, parfois beaucoup de temps … et dans un projet (de changement), le temps est une denrée précieuse qui manque très souvent.
Cependant, ignorer cette courbe du changement est une attitude relativement kamikaze et ne peut être que contra-productive !
Très intéressant et fort pertinent! Merci de partager cette réflexion!
Tout le plaisir est pour moi.